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Comment créer une forêt primaire ?

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Si ces trésors intacts de biodiversité ne représentent plus qu’un tiers des forêts dans le monde, et ont totalement disparu de certaines régions, la bonne nouvelle est qu’il est possible d’en recréer ! Pour cela, un principe aussi simple que révolutionnaire : les laisser tranquille. Que l’on choisisse de redonner des espaces aux lois de la Nature ou d’impulser une régénération en replantant des espèces indigènes, la forêt primaire n’est qu’à quelques siècles de renaître !

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La méthode Miyawaki ou le coup de pouce planté

Formalisée par le botaniste japonais qui lui a donné son nom, la méthode Miyawaki repose sur le concept de « végétation naturelle potentielle », ou la détermination des espèces indigènes qui devraient constituer la majorité d’un couvert forestier si celui-ci n’avait pas été abîmé par les actions humaines.

Chaque site nécessite ainsi une approche un peu différente, en fonction de son contexte géoclimatique. Une fois l’étude initiale terminée, place à la préparation et à la germination des arbrisseaux indigènes en pépinière. On prépare ensuite le substrat de la parcelle choisie puis on procède à la plantation des plants, de manière dense et aléatoire, que l’on surveille pendant quelques années avant de laisser la Nature faire son travail. Les premiers résultats sont visibles après 20 à 30 ans : un massif riche, dense et résilient, où la biodiversité reprend ses droits.

Très populaire dans les pays d’Asie, la méthode Miyawaki a, depuis son introduction au début des années 1990, fait des émules un peu partout dans le monde. On en retrouve l’inspiration dans des projets comme ceux de la Grande Muraille Verte, au Sahel, du défi de Bonn, de l’initiative Trillion Trees, ou des replantations du projet Silva, dans le Tarn.

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La philosophie Francis Hallé ou l’art de ne « rien faire »

Depuis 2019, l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire, du nom de son botaniste fondateur, défend le projet de recréation d’une forêt primaire de 70 000 hectares en Europe. Son approche est aussi simple que radicale : ne « rien faire », c’est-à-dire permettre aux processus biologiques naturels de se régénérer par eux-mêmes, en l’absence de toute forme d’intervention humaine.

La durée de l’opération ? Une broutille : à peine 10 siècles en partant d’un sol nu, entre 700 et 800 ans en partant d’une forêt secondaire ! C’est le temps nécessaire pour le retour d’une haute diversité biologique : un temps naturel, à des années-lumière du temps humain. Mais s’il nous « suffit » de laisser la forêt tranquille, la Nature, elle, ne va pas chômer : il faudra d’abord laisser pousser puis mourir les arbres pionniers, ceux déjà présents comme les pins et les bouleaux, et dont le bois mort enrichira le sol et favorisera la diversité des champignons et des insectes. Ensuite, et toujours sans aucune plantation, on verra apparaître les arbres post-pionniers : frênes, tilleuls et érables, ils construiront la forêt pendant 3 ou 4 siècles, avant de vieillir et de disparaître à leur tour. Ils laisseront enfin la place aux arbres de la forêt primaire : à l’heure actuelle on imagine des chênes ou des hêtres, mais avec le changement climatique, ce sera à la Nature de décider quelles seront les espèces les mieux adaptées. En parallèle des arbres, dans cette forêt en libre évolution les écosystèmes se reconstruiront autour d’une biodiversité de plus en plus foisonnante. Seul coup de main envisagé : la réintroduction des grands animaux comme les ours ou les bisons d’Europe, qui n’auraient pas réussi à trouver leur chemin seuls.

C’est un pari inouï mais qui fait écho aux processus naturels à l’œuvre dans des espaces forestiers que l’on a laissés tranquille, soit volontairement, soit parce qu’on les a oubliés, qu’il s’agisse de gouffres mystérieux en Chine ou de parcelles urbaines en plein cœur de Lille !

Białowieża © Jessica Buczek

Qu’est-ce qu’une forêt primaire ?

Incroyables réservoirs de biodiversité et écosystèmes modèles, les forêts primaires font partie des derniers espaces non encore perturbés par les activités humaines. Sans le savoir, elles sont un maillon indispensable de notre vie sur Terre et méritent toute notre attention !

Bison bonasus Białowieża © Pierre Chatagnon

Forêts primaires de France et d’Europe

Dernières survivantes d’un passé boisé et riche en biodiversité, les forêts primaires d’Europe méritent toute notre attention, et notre protection !

Białowieża © Jessica Buczek

Les autres forêts primaires dans le monde

Boréales, tempérées ou tropicales, les forêts primaires tapissent encore quelques coins magiques de la planète. Mais leur superficie continue à décroître dangereusement…

Picoides tridactylus - Białowieża © Pierre Chatagnon

Différents types de forêts

Primaires, secondaires, naturelles, anciennes, vierges ou primitives, on vous aide à voir plus clair dans les catégories de forêts.